L’histoire du kimono

Signifiant littéralement « chose que l’on porte sur soi », le kimono n’est pour beaucoup qu’un vêtement que l’on porte lorsque l’on pratique les arts martiaux (Judo, Karaté, etc.). Pourtant, le kimono est aussi un habit traditionnel japonais dont les origines remontent à l’Antiquité.

L’influence chinoise

Bien que le Kimono soit considéré comme un vêtement typiquement japonais, son origine et ses mutations doivent beaucoup à l’influence chinoise. Tout commence au IIIème siècle, à cette époque les japonais se drapaient déjà de rectangles de tissus noués par le devant, ou qui se portaient sous une robe. A partir du IVème siècle, soumis à l’influence de la Chine, les Japonais portent désormais des vestes à manches longues, auxquelles s’ajoute un pantalon pour les hommes ou une longue robe plissée pour les femmes. Durant les périodes d’Asuka (552-645) et de Nara (710-794), les vêtements des nobles et des fonctionnaires obéissent à des règles strictes. Ainsi, la noblesse japonaise adopte de longues robes d’inspiration chinoise et le choix des couleurs détermine le rang social. De plus, le code de lois du début du VIIIème siècle impose que les pans du kimono se croisent par le devant de façon à ce que le côté gauche soit au-dessus du côté droit, conformément à la tradition chinoise.

L’évolution du kimono

A partir du VIIIème siècle, le Japon met fin à ses relations diplomatiques avec la Chine. Cet événement marque le retour de styles plus japonais dans tous les domaines. Durant la période Heian (714-1192), les kimonos deviennent plus raffinés et esthétiques. Ils sont principalement portés par la noblesse. Le choix des couleurs s’effectue par exemple en fonction de la saison. Les robes portées par les femmes s’épaississent afin de renforcer l’aspect fragile de leur corps, et les manches sont plus largement ouvertes. Mais l’établissement d’un gouvernement militaire durant l’ère Kamakura (1185-1333) met un terme à cette mode et le kimono prend une forme plus simple, plus pratique et plus guerrière pour les hommes. Ce n’est qu’avec la période Muromachi (1392-1573) que la mode aristocratique fait son retour. C’est aussi à cette époque qu’apparaît le tissage au fil d’or. La période Momoyama (1582-1603) représente d’une certaine manière l’âge d’or du kimono, tandis que la première moitié de la période d’Edo (1603-1867) en est l’apogée. Toutefois, à cause du contexte économique de la seconde moitié de la période d’Edo, les kimonos luxueux sont interdits. La période Meiji (1867-1912) marque l’introduction des techniques et de la culture occidentale au Japon. Bien qu’à partir de cette époque le kimono perd peu à peu du terrain, les deux styles parviennent à cohabiter et même à se mélanger durant la période de Taishô (1912-1926). De nos jours le Kimono n’est plus porté qu’à des occasions exceptionnelles (fête du nouvel an, cérémonie du thé, etc.) ou pour des activités particulières. Il faut dire qu’il est bien plus difficile de porter un kimono qu’une tenue occidentale. De plus, un kimono coûte aujourd’hui très cher et est la plupart du temps loué.